En tête à Tête avec Mililani Ganivet
Lorsque notre jeunesse polynésienne fait de la mémoire et de l’histoire une mission, nous sommes totalement fans chez Tahiti Islands Travel.
Dans cette édition de notre Messager des Iles, nous avons le plaisir de vous présenter Mililani Ganivet.
A seulement 29 ans, Mililani explore les profondeurs de l’histoire polynésienne à travers les objets sacrés conservés au British Museum.
Sa recherche doctorale porte sur la collection de la London Missionary Society, et plus de 100 objets originaires de Polynésie française, des Îles Cook et d’Hawaï.
Mais pour Mililani, cette quête dépasse largement le cadre académique : elle souhaite rendre cette mémoire vivante et accessible, reconnectant les communautés du Pacifique à leur patrimoine culturel.
« Ces objets portent des récits qui nous appartiennent. Ils sont une porte d’entrée vers la compréhension de notre histoire et de nos ancêtres », affirme-t-elle.
La collection qu’elle étudie n’est pas une simple accumulation de pièces anciennes :
c’est une mosaïque d’histoires, chaque objet portant en lui l’écho des croyances, des traditions et de la créativité des peuples polynésiens.
Mililani tient à rappeler aussi le rôle actif que les Polynésiens eux-mêmes ont joué dans la constitution de cette collection — un chapitre souvent ignoré ou effacé des récits historiques.
Le chemin de la jeune fille commence à Taiarapu-Est, puis la conduit à Paris, où elle étudie à la Sorbonne, avant d’enseigner en Virginie (USA), puis de vivre à Hawaï, où son lien avec l’identité polynésienne s’intensifie.
C’est là que naît une passion profonde pour la préservation culturelle, qui l’amène aujourd’hui au Royaume-Uni, où elle poursuit son doctorat.
Aujourd’hui, elle ne se contente pas d’analyser et de documenter ces objets.
Elle partage leurs histoires lors de conférences publiques, et inspire d’autres jeunes à se réapproprier leur héritage.
Son travail est un pont entre passé et présent, entre savoir et transmission, entre identité et avenir.
« Il reste tant à faire », dit-elle avec conviction.
« Si nous ne reprenons pas la responsabilité de notre histoire, d’autres s’en empareront à notre place. »

Crédit Photo: Polynésie La 1ère.