Matari’i i Ni’a: Le Retour de l’Abondance

Bien avant les horloges, les boussoles et les calendriers, nos tupuna (nos ancêtres), levaient les yeux vers la toile céleste et les étoiles pour trouver leur chemin.
Parmi les plus vénérées se trouvait Matari’i, la constellation scintillante connue dans le monde sous le nom de Pléiades.

Sa réapparition annuelle dans le velours sombre du ciel de novembre n’était pas un simple événement céleste. C’était un signe, un murmure de l’univers annonçant que la Saison d’Abondance ou Matari’i i Ni’a commençait.

Dans la vision traditionnelle polynésienne, l’année n’était pas divisée en mois, mais en pulsations de la nature.
Ainsi, deux saisons rythmaient la vie :

  • Matari’i i Ni’a – lorsque les étoiles montent et que la nature s’épanouit
  • Matari’i i Raro – lorsque les étoiles descendent et que les ressources se raréfient

Le lever de Matari’i marquait le nouvel an. Il annonçait un temps de croissance, de générosité et de gratitude.
Les pluies revenaient sur la terre, nourrissant le sol fertile. Les arbres à pain, les tubercules et les arbres fruitiers sortaient de leur sommeil. Lagons et récifs s’emplissaient de vie, les poissons se reproduisaient en abondance, nourrissant le corps comme l’esprit.

Nos ancêtres célébraient ce moment par des rituels, des chants, des offrandes, remerciant la terre et l’océan pour leur générosité.
C’était une période de festins, de rassemblements, de reconnexion avec les cycles qui soutenaient la vie à travers nos îles.

Aujourd’hui, alors que les étoiles de Matari’i se lèvent à nouveau, nous sommes nous aussi invités à nous accorder aux rythmes plus profonds de la nature. A entrer dans cette saison sacrée le cœur ouvert.

Souvenons-nous que les étoiles que nous contemplons sont les mêmes que celles suivies par nos ancêtres. Et que leur sagesse, transmise à travers les constellations, continue encore de nous guider.